Premier ministre du Canada de 1984 à 1993, homme d'affaires, avocat et philanthrope, Brian Mulroney a laissé une marque indélébile au Canada et au Québec.
Celui qui nous a quittés le 29 février a eu droit à un dernier hommage grandiose, samedi, lors de funérailles d'État qui se sont déroulées à la Basilique Notre-Dame de Montréal.
Pas moins de 1300 invités avaient pris place à l'intérieur de la Basilique Notre-Dame, dont l'actuel premier ministre canadien Justin Trudeau et ses prédécesseurs, Kim Campbell, Jean Chrétien, Joe Clark et Stephen Harper.
Le premier ministre québécois François Legault ainsi que les anciens premiers ministres Pauline Marois, Pierre-Marc Johnson, Philippe Couillard, Lucien Bouchard et Jean Charest étaient également présents.
Entre les discours et éloges de Caroline et Ben Mulroney, Jean Charest, Pierre Karl Péladeau et Wayne Gretzky, les dignitaires et invités massés dans la Basilique ont eu droit à des prestations de la soprano Marie-Josée Lord, du ténor Marc Hervieux et de l'Orchestre symphonique de Montréal.
Le moment le plus touchant fut celui ou la petite-fille de Brian Mulroney, Elisabeth Théodora Lapham, très émotive, est venue interpréter la chanson préférée de son grand-père, Mais qu'est-ce que j'ai?, d'Henri Betti et d'Édith Piaf.
Elle a ensuite interprété avec Marc Hervieux, When Irish Eyes Are Smiling, qui s'est conclue avec un enregistrement de la voix de Brian Mulroney.
Tout était dit.
Hommages, éloges et musique
L'ancien joueur et directeur général des Canadiens de Montréal, Serge Savard, d'allégeance progressive-conservatrice, a rendu hommage à Brian Mulroney.
«Je pense que c'est le meilleur premier ministre de tous les temps, pour beaucoup de raisons. C'est un gars qui était tellement humble. C'est un gars qui respectait tellement les adversaires politiques, ce qui est une qualité qu'on retrouve très rarement. On voit plutôt les politiciens s'insulter. À l'époque, Trudeau, le père, avait traité Monsieur Bourassa de mangeur de hot-dog. C'est le genre de chose, le genre d'attitude que Brian Mulroney n'aurait jamais eu. Brian Mulroney, c'était la grande classe.»
Écoutez l'entrevue intégrale de Serge Savard avec Philippe Cantin
La cérémonie a commencé à 11h avec une interprétation de la soprano Marie-Josée Lord et une prestation des membres de l'Orchestre symphonique de Montréal.
Ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, John Parisella a rappelé à Philippe Cantin à quel point Brian Mulroney était humain.
«Il a appris que ma mère avait eu 80 ans à un moment donné. Puis, il lui a demandé son numéro pour l'appeler. Donc, moi je calculais que c'est simplement pour lui dire bonne fête pour votre 80e... Non seulement ça, il a dit: ''Écoutez. Ma mère s'appelait Irène, comme vous. Puis, vous êtes irlandaise. J'aimerais ça vous chanter When Irish Eyes Are Smiling''. La chanson qu'il a chanté avec monsieur Reagan, il l'a chantée au téléphone avec ma mère. C'était vraiment incroyable.»
Écoutez l'entrevue intégrale de Philippe Cantin avec John Parisella
Parmi les discours les plus attendus, celui de la fille de Brian Mulroney, Caroline, a été bien senti, mélange d'amour, de respect, d'accomplissement et d'attachement à ses racines.
«Personne ne faisait de discours comme mon père. Avec sa belle voix baryton, son sens de l'humour et son timing impeccable, mon père tenait une foule dans la paume de sa main. Il nous a dit que lorsque que ça sera le temps de se joindre au grand rassemblement politique au ciel, il voulait que l'on l'enterre avec son lutrin.»
«Il avait le Canada dans la peau.»
Le chef et président de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, ami personnel du disparu, lui a rendu hommage.
«Monsieur Mulroney a été une inspiration», a-t-il révélé.
Marc Lefebvre est l'un des plus vieux amis de Brian Mulroney. Ils se sont connus à Baie-Comeau et ils sont demeurés liés en politique par la suite.
«Le p'tit gars de Baie-Comeau, c'était pas un flash publicitaire, c'était pas un logo de campagne. C'était lui.»
Écoutez l'entrevue intégrale de Marc Lefebvre avec Philippe Cantin.
Pour sa part, l'ancien chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a toujours reconnu les qualités de leader de Brian Mulroney.
«C'était quelqu'un qui était un homme d'État et il agissait comme un homme d'État, très combatif, mais en même temps, respectueux, avec une stature d'homme d'État. On peut être incisif sans déraper et je pense qu'il l'était.»
Écoutez l'entrevue intégrale de Philippe Cantin avec Gilles Duceppe.
Pour ce qui est de Denis Lessard, ancien journaliste de La Presse, il estime que le temps a été bon pour Brian Mulroney.
«L'histoire lui a été très, très favorable».